Faire le choix d'une extension ou d'une surélévation
Quelle solution adopter pour votre projet d’agrandissement de la maison ? Outre des considérations de goût très personnelles, les contraintes d’urbanisme locales mais également la structure même de votre maison peuvent vous conduire à privilégier l’une ou l’autre solution.
Le cas de l'extension
- Une extension repose sur l’agrandissement de la surface existante d’un bâtiment. Son principe consiste à réaliser une ossature bois accolée à la bâtisse existante. Cela permettra également d’isoler le mur du bâtiment concerné par l’extension. L’ossature bois permet de tenir des délais rapides : la durée des travaux après obtention du permis de construire oscille généralement entre 4 et 5 mois.
Trois possibilités existent pour réaliser une extension :
- L’extension se greffe à votre habitation existante pour développer un volume en place.
- L’extension est dissociée de la maison et constitue un module annexe.
- L’extension amorce ou relie l’habitation.
Dans tous les cas, il faut veiller à garantir la fonctionnalité des flux, un bon équilibre des formes et une bonne intégration dans le paysage architectural.
- Dans un projet d’extension, le diagnostic de l’existant se limite à l’analyse du sol. Cette étude permettra de définir la capacité portante du sol et ainsi le type de fondation à mettre en oeuvre. Les travaux d’extension s’appuient sur des techniques classiques. Il y a cependant une préconisation à retenir: il est impératif de désolidariser au maximum l’extension pour ne traiter que l’étanchéité (air et eau).
- Cette règle permet de s’affranchir des éventuels tassements différentiels ou des problèmes de dilatation. Hormis pour les points singuliers (raccords d’étanchéité par exemple), l’ensemble des éléments constituant la structure d’une extension doivent être réalisés conformément aux normes en vigueur : « Charpente et escalier en bois», « Constructions de maisons et bâtiments à ossature en bois », « Charpentes en bois assemblées par connecteurs métalliques ou goussets », « Revêtements extérieurs en bois ». Pour l’ensemble des éléments de second oeuvre, les réglementations en vigueur (réglementation thermique, etc.) s’appliquent également.
Le cas de la surélévation
- Le toit représentant environ 30% des déperditions de chaleur, la création d’une surélévation en bois permet à une habitation à la fois d’augmenter considérablement sa surface et d’améliorer rapidement sa performance énergétique. Contrairement à l’extension en plan, la surélévation est une solution idéale pour agrandir sa maison sans toucher à l’espace au sol. Elle s’avère souvent l’unique solution en milieu urbain et offre l’avantage d’accroître les mètres carrés sans achat supplémentaire de foncier, d’apporter une plus-value à un bien existant, d’optimiser une acquisition ou un legs, d’obtenir à moindre coût de la surface supplémentaire lorsque des travaux de toiture sont de toute façon nécessaires. Très léger, le bois est un matériau idéal pour surélever une habitation.
Une surélévation peut être :
- Totale, avec l’ajout d’un étage supplémentaire complet. Cela permet d’aménager un ou plusieurs volumes comme des pièces de vies, un salon ou des chambres.
- Partielle (au-dessus du garage, des combles, d’une toiture- terrasse). La surélévation partielle permet plus souvent d’aménager un module à usage secondaire dont l’accès ne modifie pas l’articulation interne de la maison.
- Avant d’envisager ces travaux, il est primordial de vérifier que les éléments porteurs de l’habitat (raidisseurs, linteaux, chainages) et les fondations sont capables de supporter la surélévation projetée. Pour vérifier la résistance des murs porteurs, il est nécessaire d’en connaitre la composition. Si les matériaux qui les composent ne sont pas apparents, il faudra réaliser un sondage (percement du mur ou déposé du revêtement). Les travaux de surélévation doivent suivre le cheminement de conception suivant :
- Détermination du type de surélévation (partielle ou totale) afin de déterminer les porteurs de la surélévation. En effet, dans le cas d’une surélévation totale, l’ossature est assise sur les murs existants. Cependant, dans le cas d’une surélévation partielle, l’ajout d’une poutre porteuse (souvent en lamellé-collé) en appui d’un mur à l’autre est indispensable.
- Détermination de l’emplacement de l’escalier d’accès (chevêtre) en fonction de la distribution des pièces existantes et nouvellement créées
- Définition de la solution technique et du mode constructif retenu (porteurs, matériaux, géométrie …) en vue de réaliser la descente de charge. Une attention particulière doit être apportée au passage des réseaux (câbles et autres conduits), afin de prévenir les éventuelles pénétrations.
- Réalisation d’une descente de charge pour valider si la structure existante est en mesure de reprendre les charges
- Dimensionnement de l’ensemble des éléments (plancher, ossature, charpente) selon les règles de calcul en vigueur.
- Les murs en ossature bois, le plus souvent préfabriqués en atelier, doivent être mis en oeuvre conformément aux normes «Constructions de maisons et bâtiments à ossature en bois». La surélévation peut être réalisée avec ou sans conservation des pignons existants.
Les formalités administratives
- Prévoir de réaliser une extension ou une surélévation de sa maison nécessite de bien prendre en compte les règles d’urbanisme. Elles ont été assouplies dans les communes dotées d’un document d’urbanisme puisque dans ce cas un permis de construire ne sera nécessaire que si l’extension représente plus de 40 m². Dans les communes ne disposant pas de document d’urbanisme, le seuil de 20 m² subsiste.
- Et lorsqu’un permis de construire n’est pas nécessaire, il conviendra de déposer une déclaration préalable de travaux avec des délais à respecter avant de mettre ceux-ci en oeuvre. Attention, le recours à un architecte est indispensable dès lors que la surface totale de la maison, extension ou surélévation comprise, dépasse le seuil de 150 m².
- Les documents d’urbanisme, et notamment les PLU, fixent un certain nombre d’obligations qu’il convient de respecter, même si un permis de construire n’est pas nécessaire.
- Elles peuvent être, suivant les lieux très nombreuses (et contraignantes) notamment dans les sites classés ou à proximité de monuments classés. On peut toutefois citer celles rencontrées dans la quasi-totalité des cas : hauteur maximale, aspect extérieur des constructions, emprise au sol, implantation des constructions les unes par rapport aux autres sur une même propriété, implantation des constructions par rapport aux voies et emprises publiques.