Quelle décoration pour son intérieur ?

Faire appel à un professionnel permet donc - en dehors de ses compétences techniques et de ses idées - de prendre cette distance. Qu’il faut, le cas échéant, se forcer à avoir si on entend conduire seul (ou même en famille) une opération d’aménagement et de décoration de la maison. Une fois réalisée cette première approche, quatre étapes peuvent grossièrement être dégagées dans le processus de réflexion :
■ fixer les contraintes à prendre en compte,
■ déterminer par avance le budget,
■ se pencher sur la question de la lumière et son incidence sur l’exploitation du volume et
■ l’orientation des ambiances et colorations.

Mais avant tout et surtout : chaque chose à sa place.
Eviter de devoir déplacer quelque chose pour atteindre autre chose c’est tout l’art du rangement et de la qualité de fonctionnement. Ce n’est qu’ensuite que l’on peut entrer dans le détail de chacune des pièces de la maison qui se répartissent en deux grandes catégories :
■ d’une part les pièces communes à toute la famille telle que la cuisine, la salle de bains, les pièces à vivre à proprement parler comme que salon ou salle à manger,
■ d’autre part les pièces propres à chacune des personnes composant le foyer : il s’agit en fait des chambres.

« Il ne faut pas oublier, rappelle Hélène Jeanson , qu’on décore une maison pour 10 ou 20 ans ».

D’autant qu’il existe aujourd’hui des gammes suffisantes pour arriver à trouver des solutions qui permettent de répondre aux besoins, tout en restant dans le niveau de dépenses déterminé ».
On peut cependant nuancer le propos en constatant que « certains font parfois le choix d’investir particulièrement sur une ou deux pièces, que ce soit la cuisine, le salon ou - aujourd’hui - la salle de bains, quitte à simplifier la décoration des autres pièces. Simplifier ne veut toutefois pas dire négliger».
Mais là encore, Hélène Jeanson fait remarquer qu’il s’agit d’un choix.

Elle va déterminer la luminosité naturelle des pièces orientant ainsi les choix des coloris (en plus des goûts des occupants) et les apports d’éclairages artificiels à prévoir en complément.

Le choix des couleurs est toujours une épreuve lorsqu’il faut se décider, pour les murs du salon entre un jaune pâle très consensuel ou un mixte de beige et de chocolat, beaucoup plus contemporain...
Mais au-delà de ça, certaines données sont à prendre ne compte : la tendance aujourd’hui est de mettre en évidence des pans de mur en les colorant de manière vive ou foncée : il faut faire attention dans ce cas de garder une cohérence globale dans le volume.
■ L’oeil ne doit avoir qu’un centre d’intérêt à partir duquel le regard balayera la pièce sans perte de repaire.
■ Les couleurs ont leur caractère propre. Par exemple, on ne créera pas la même ambiance avec un jaune tonique qu’avec un violet plus solennel...etc. Il faut donc définir une cohérence entre couleur et destination de la pièce.
■ Attention, les sources de lumière artificielle, suivant leur nature, peuvent dénaturer les couleurs. Il convient donc de «penser sa décoration plutôt en termes d’ambiance», le choix de la source lumineuse artificielle s’avérant essentiel.
■ Concernant leur application, et l’incidence sur le budget, des couleurs foncées réclament des fonds de bonne qualité pour être mises en valeur car elles ont tendance à faire ressortir les défauts, contrairement à des couleurs plus claires qui elles tendent plutôt à les estomper.
■ les essais de couleur doivent être réalisés suivant la luminosité de la pièce qu’elles vont venir décorer et doivent être regardés sur un échantillon de bonne dimension afin de véritablement se rendre compte de ce dont il s’agit.

Hélène Jeanson rappelle aussi que « si la couleur est placée sur un mur, l’échantillon doit être apprécié à la verticale, afin de voir comment la lumière réagit ; et s’il s’agit de peindre un plafond, notamment foncé et que l’on veut une unité de couleur avec les murs colorés, il faut savoir qu’une couleur placée au plafond est toujours plus foncée que lorsqu’elle est appliquée contre un mur ».

On ne concevra par exemple pas la même cuisine pour un japonais que pour un anglais ; ils n’ont pas la même façon de cuisiner ! Il en va de même entre un couple de quadra assez mondains et une famille de cinq personnes.
Il faut également prendre en compte la manière dont on mange au quotidien : est-ce plutôt le plateau repas devant la TV ou bien le dîner en famille autour de la table ?
Tous ces éléments vont influer sur l’organisation de l’espace, le mobilier et le choix de l’électroménager ».
Ils vont également avoir une influence sur la conception de la salle à manger qui, aujourd’hui, est souvent ouverte sur la cuisine : Pour bien faire fonctionner ces deux espaces, réunis ou séparés, il est important de déterminer la manière dont on reçoit », ajoute Hélène Jeanson.

Et je considère que lorsque la cuisine et la salle de bains fonctionnent, la maison dans son ensemble fonctionne bien elle aussi ! Une salle de bains se doit donc d’être confortable afin de bien démarrer la journée et doit être avant tout un lieu ou l’on se détend individuellement et où on puisse se ressourcer aussi avec les nouveaux équipements balnéo.

On peut ainsi transformer le salon en salle de cinéma avec un home-cinéma, en salle de réception sans avoir la TV sous les yeux, en espace de détente pour la famille où on va pouvoir jouer, discuter, etc... Le salon, comme la cuisine d’ailleurs, devient une pièce polyvalente ».

On peut également dire qu’une cheminée a toute sa place dans un salon : « Mais encore une fois, tout dépend de la manière ont on vit et il ne faut par exemple pas oublier qu’avoir une cheminée, c’est aussi assumer une corvée de bois ; il faut penser à tout... »

Mais elle relève que ce qui est important est que lorsqu’on entre dans une chambre, il faut trouver la pièce relaxante. « Et de ce point de vue le choix des couleurs va être important. Il en va de même pour le choix des tissus des rideaux et du dessus de lit ; il faut éviter les contrastes trop forts ou des couleurs trop « crues » qui réveillent pour préférer une composition laissant la place aux camaïeux préparant au repos».
La chambre, l’espace le plus intime de la maison, devrait être le lieu pour exprimer identité et personnalité. Ce qui ne va pas sans spécificités concernant la chambre des enfants.

En effet, une chambre d’enfant va évoluer avec leurs goûts, les modes et leur maturité. « Donc lorsque l’on conçoit une chambre d’enfant, soit on imagine une pièce qui va grandir avec lui, soit on fait quelque chose de plus spécifique à son âge mais dans ce cas, il faut être prêt à la faire évoluer régulièrement. On ne peut effectivement pas imposer la chambre de Barbie qu’a choisie une petite fille lorsqu’elle avait cinq ans à la jeune fille de 15 ou 16 ans qu’elle est devenue... »